Dans un verre haut et solide, déposez 7 feuilles de menthe, 2 cuillerées de sucre additionnées de 3 cl de jus de citron vert.
Ecrasez délicatement la menthe avec un pilon (sans cogner !) afin de lui faire exprimer son suc, mais sans trop broyer les feuilles. Ajoutez maintenant 6 cl de rhum (cubain bien sûr), remplissez le verre de glaçons jusqu'à moitié, et complétez d'eau gazeuse.
Décorez avec une branche de menthe, une rondelle de citron vert : le tour est joué, vous avez en main le coktail le plus célèbre du monde.
Qui déguste un mojito rend sans le savoir hommage à la mémoire de Francis Drake, alias El Draque – le Dragon-, célèbre navigateur, corsaire, explorateur, esclavagiste, premier anglais à faire le tour du monde en 1580.
Entre deux raids sur La Havane, le Dragon avait ses habitudes dans un repère de l'Ile de La Jeunesse (Cuba), pas très fréquentée à l'époque, où une taverne infâme comme on les aime servait un tafia (du rhum non raffiné) que l'aventurier et ses potes sirotaient en mâchouillant des feuilles de menthe.
Francis Drake vers 1590 |
En 1920, le Draquecito amélioré est rebaptisé Mojito, nom venu de « mojo », mélange à base de citron qui sert d'ingrédient à la cuisine, et devient « cocktail national de Cuba ».
Ernest Hemingway en sera l'ambassadeur inlassable, en popularisant La Bodeguita del Medio, bar de La (vieille) Havane on l'on sert, dit-on, les meilleurs mojitos du monde connu.
Aujourd'hui, après avoir conquis les USA, l'Europe et le reste du monde, l'image du mojito est toujours attachée à La Havane.
Vous, je ne sais pas... mais moi, quand la chaleur frissonnante du rhum irrigue dans les épaules et descend dans les bras, j'entends à chaque fois un vieil air de bolero joué sur un piano pas très bien accordé... et dès le troisième mojito, je vois immanquablement la silhouette d'Halle Berry surgir de l'Atlantique.
Faut juste bien respecter la recette, à tous les coups ça marche.