dimanche 13 avril 2014

Nicolas Guillen, poète du son

Nicolas Guillen (1902-1989)
A bas la lyre, vive le bongo ! C'est ce slogan percutant qui guide l'action littéraire d'intellectuels cubains du début du XXème siècle. Par cette prise de position radicale, ils souhaitent non pas mettre à bas la guitare espagnole pour la remplacer par des percussions africaines, mais bien réhabiliter ce que Cuba doit à l'Afrique, dans un pays où le racisme est alors monnaie courante.

En ces temps d'indépendance et de lutte nationaliste, c'est aussi une manière de célébrer la cubanité, mélange original d'Europe et d'Afrique, en rééquilibrant ce double héritage et en célébrant la source noire à sa juste valeur.

Le travail poétique de Nicolas Guillen, métis né à Camaguey en 1902, va dans ce sens. En 1930, il publie Motivos de son (Poèmes en forme de son), où son talent littéraire rend un bel hommage au son, encore souvent considéré à l'époque par la bonne société comme une musique de bas étage.
Ce regard admiratif d'un intellectuel connaisseur porté sur une musique à la fois populaire et noire contribuera au triomphe du son, que le grand joueur de tres Arsenio Rodriguez portera bientôt vers des sommets inégalés.

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 Motivos de son sera suivi en 1931 du recueil poétique Songoro Cosongo, dans lequel  il n'est pas nécessaire de comprendre la langue pour entendre la richesse rythmique de la poésie de Guillen.







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